Christian, de la boussole au bitume : portrait d’un Kuristo atypique
- Valentin Verger
- 1 juil.
- 6 min de lecture

Après les récits décalés Momo, Véro Métro sans T, de notre président René accompagné de Denise, c’est au tour de Christian de se dévoiler. Figure incontournable, ce passionné de CO (vous découvrirez ce que cela signifie en lisant le portrait) à l’allure régulière et au regard affûté partage avec nous son parcours, ses terrains de jeu favoris, et ses ambitions (raisonnables ou non) pour l’année. Attention, on parle ici d’un coureur sérieux… mais pas trop.
Depuis combien de temps fais-tu partie du club ?
J'ai rejoint le club fin 2019 (=> via Google : “jogging Woluwé”)… Toute une histoire puisque, début 2020, un virus m’a rattrapé (eh oui, j’ai eu la primeur de la covid) puis le pays s’est mis en lock-down mi-mars (pas à cause de moi) et tout s’est arrêté, y compris le Kuristo. Après le 1ᵉʳ lock-down, on a repris lentement, par petits groupes de maximum 4 personnes. On a oublié toute cette période et c’est bien, mais ça a été terrible pour beaucoup.
Tu es un pratiquant occasionnel, régulier, acharné ?
Régulier la semaine, mais occasionnel le dimanche matin. Ce qui - conjugué avec le boulot - me vaut une fatigue récurrente, et donc aussi une forme très variable et des blessures trop fréquentes. Je suis sans doute le moins discipliné d’entre nous (ne le dites pas à Vincent qui, lui, est le plus discipliné) : ma semaine peut se composer d’une petite sortie de 8-10 km le lundi soir entre amis pour papoter, des sorties le mardi & jeudi avec le Kuristo, le vendredi soir souvent un entraînement de course d’orientation, et le week-end une course ou une autre sortie.
As-tu toujours été sportif ?
Je ne suis pas du tout sportif à la base : quand j’étais ado, je pratiquais surtout… le jeu d’échec et quand même la voile (dériveur). Mon premier contact avec le mot “courir” est arrivé un jour un peu après mes études lorsqu’un sergent de l’infanterie belge m’a bien fait comprendre qu’il fallait m’y mettre. Les jeunes ne peuvent pas comprendre, sauf Natalia, bien entendu 🙂. Puis, après mon service militaire, j’ai arrêté la course, bien sûr.
Comment es-tu arrivé à la course à pied ? Et au Kuristo ?
C’est plus tard, par la faute d’une amie, que je me suis remis progressivement à marcher puis à courir dans des épreuves de course d’orientation (CO), puis, de fil en aiguille, en club de CO. C’est un sport un peu marginal (à peine 1500 “orienteurs” en Belgique) mais rempli de gens de tous horizons : des joggers bien sûr, mais aussi des athlètes, des marathoniens, des militaires, des alpinistes, des amoureux de la nature. Les orienteurs, comme on les appelle, sont aussi d’excellents traileurs, surtout sur les trails très techniques, et je mentionne souvent les exploits des orienteuses du Cepal lors de nos conversations.
Mais tout ça n’est devenu “sérieux” pour moi que quand mes deux fils s’y sont mis aussi et dans une vraie optique de compétition avec un vrai – excellent - coach d’athlétisme de haut niveau au racing (RCB) à Boisfort : les championnats nationaux, européens et même mondiaux en classe d’âge se sont succédés en CO et un peu aussi en athlétisme pendant dix ans jusqu’à ce que les études les arrêtent. Alors, je suis venu vers le jogging, et le Kuristo en particulier, ce qui m’offre une pratique plus régulière, la possibilité de faire connaissance avec plein d’autres personnes sympas (si, si, les membres du Kuristo sont très sympas !), l’accès à la piste est aussi une chance spéciale. Par contre, je n’aime pas particulièrement la promenade verte, aussi dure que l’asphalte, ni même spécialement nos parcours en forêt que je trouve trop axés sur les grands chemins et j’essaye d’ailleurs régulièrement de détourner le groupe vers des chemins plus ‘vrais’ :-)
Ton souvenir de course le plus mémorable ?
Les courses de mes fils m’ont laissé le plus de souvenirs que les miennes : et ils en ont gagné, eux, moi pas 🙂
Sinon, 25 ans de CO pour seulement 5 ans de Kuristo dont la période covid : les CO dans les immenses étendues désertiques, caillouteuses et sans aucun chemin au Lake District sous la tempête (UK), c’était quelque chose quand même ! Le parc Guëll à Barcelone avec ses maisons Gaudi, dans une CO frénétique… Les Causses du Larzac sont aussi magnifiques en CO et on peut également y pratiquer le trail avec la mythique course des “Templiers”.
Et ton pire souvenir ?
Les blessures en course sont toujours très pénibles. Il y a quelques années, je me suis (déjà) fait une déchirure musculaire en CO en pleine forêt : on a dû venir me chercher sur place, je ne savais plus bouger tout seul… La dernière blessure en date a fait mal, aussi une déchirure suite à ma collision avec un poteau aux 15 km de Woluwé. En 2026, je m’offrirai sans doute plutôt un trail ou un Delhalle à cette date-là.
Tu préfères les courses nature ou les courses urbaines ?
J’aime tout ! Les CBW pour le bol d’air du samedi sur les chemins campagnards, la grande kermesse des 20 km de Bruxelles, les petites courses urbaines comme les 10 km de Schaerbeek, et même les courses idiotes comme la Manneken Pis corrida le 26 décembre pour son ambiance. Les crêtes de Spa, les 15 km de Liège, les Delhalle, les trails de nuit le vendredi soir ….
En CO et en Belgique, ce sont les courses dans les domaines militaires qui sont les plus belles, souvent extraordinaires même, parce que ce sont des terrains interdits au public donc très préservés, qu’il n’y a presque pas de routes, plein d’animaux et une superbe nature. Mes préférées : à Leopoldsburg dans la lande limbourgeoise et à Elsenborn dans l’immense fagne du camp militaire. Deux territoires où se sont d’ailleurs installés des meutes de loups. Une chance très rare de pouvoir y aller, seulement tous les 3 ou 4 ans dans le cas d’Elsenborn. Mais une CO dans le parc du Cinquantenaire ou… au stade Fallon… peut être très amusante aussi.
Tes hobby’s en dehors de la course ?
En plus du jogging et de la CO, j’aime les voyages, la photo (pas seulement les selfies aux entraînements).
Ton entrainement préféré ?
J’aime varier l’entraînement : il doit être à la fois très régulier et aussi très varié. C’est dingue comme le corps s’adapte vite à un circuit de jogging. Juste inverser le sens de rotation le rend beaucoup plus difficile pour le corps. J’aime les séances de vitesse sur la piste et les longues sorties lentes aussi : ne pas faire tout le temps la même chose. En CO, les entraînements au milieu de la forêt de Soignes ont ma préférence.
La course que tu ne veux pas manquer ?
C’est déjà fichu : je voulais participer au trail du maquisard fin juin, mais je serai forfait à cause de ma blessure. Rare occasion de participer à une course avec un de mes fils. De manière générale, et encore plus en CO où les chutes et les entorses sont très fréquentes, j’ai déjà beaucoup manqué de courses sur blessure.
Ton objectif de l’année ?
M’amuser reste l’objectif principal. Et ne pas me blesser. Côté courses, je remplis mon calendrier électronique au fur et à mesure que je vois les annonces de course arriver et j’en ai repéré une trentaine d’ici Noël (en plus de la CO) mais je fais des choix le plus tard possible. Pour le dernier w-e de juin, par exemple, il y en avait 4 dans mon calendrier : une CO près de Marche, un trail à Theux, un CBW et les foulées ART.
Ton rêve ultime ?
Là, pour le Kuristo, ce serait bien de continuer à grandir, à rameuter encore plus de Vassilis, plus de Nathias, plus de Véronique, plus de Gilles, plus d’Annika… pour ne citer que quelques membres récents. Bref, grandir encore, mais pas trop non plus. Retrouver un coach serait aussi un vrai plus, mais, finalement, on se débrouille et le niveau est plutôt en train de réaugmenter, vous ne trouvez pas ? Le Kuristo, on y vient parfois en traînant les pieds, en étant fatigué, en faisant la moue à la vue de la météo… mais on ressort toujours des séances avec le sourire et content d’être venus.