La course à pied a ceci de particulier qu’elle peut se pratiquer par tous les temps : qu’il pleuve, qu’il gèle, qu’il neige, qu’il tempête, qu’il orageasse ou qu’il caniculaille, il y a toujours des candidats pour affronter toutes ces conditions.
Et dernièrement, deux séances d’entrainement se sont révélées quelque peu… mémorables.
Épisode 1. Dimanche 5 janvier, 10h10.

Depuis le 1ᵉʳ janvier, quelques pluies bien senties s’étaient succédé et la nuit précédant l’entrainement dominical, des prévisions gratinées quant aux précipitations n’avaient pas rendu prudents quelques furieux de la course.
Le froid et la pluie ? Pécadille ! Répondirent-ils en chœur.
Si bien que voilà quatre inconscients se lançant à corps perdu dans la séance longue de la semaine en forêt de Soignes.
Les premières foulées dans le bois auraient dû leur mettre la puce à l’oreille, car après 50 m sur un sol spongieux à souhait, les chaussettes de nos audacieux ne comportaient plus aucun cm² de sec. Mais une fois que c’est trempé, hein, il ne peut rien arriver de pire, c’est bien connu.
Quelques km plus loin pourtant, le sentier habituel disparaissait complètement sous une étendue d’eau dont on ne voyait pas la fin. Impossible de connaître ni la profondeur, ni la longueur de cette flaque et le passage sur les côtés s’avérait trop risqué.
Cependant, ni une ni deux, un 1ᵉʳ Kuristo suivit la stratégie du guépard et se lança dans un sprint hallucinant pour en finir au plus vite.
Les spectateurs de cette scène eurent l’impression que ses pieds ne s’enfonçaient pas, mais ne faisaient qu’effleurer cette eau brune et opaque, tel un certain J sur la mer de Galilée.
Un 2ᵉ Kuristo s’élança en appliquant une autre stratégie, celle de l’épicurien endurci, en prenant plus de temps pour bien profiter du froid sur les pieds et les chevilles ainsi que des bienfaits des bains de boue.
Mais de qui parle-t-on direz-vous ?
Quand on vous dira qu’ils viennent tous deux d’outre-Quiévrain, vous aurez vite deviné qu’il s’agit des tin-tin (Quentin et Valentin) qui montraient ainsi toute leur détermination franco-française.
Ne voulant pas passer pour la chochotte du groupe, je dus donc me résoudre à suivre les deux compères.
Restait la 4ᵉ larronne.
Nous nous retournâmes pour voir si Aude allait adopter la tactique de la gazelle pour traverser l’obstacle d’une foulée bondissante…
Mais surprise, elle appliquait plutôt la stratégie de la coureuse qui aime garder ses pieds au sec en choisissant de rebrousser chemin pour trouver un chemin contournant cet obstacle inattendu.
Comme quoi, la sagesse semble bien être une qualité féminine.
Épisode 2. Jeudi 9 janvier, 18h30.

Après la pluie, c’était au tour de la neige de nous jouer des tours.
Une bonne dizaine de cm s’était accumulé pendant la matinée et les températures positives de l’après-midi avaient commencé à faire fondre la couche neigeuse. Mais pour compliquer encore les choses, les températures étaient maintenant négatives et rendaient certaines parties bien glissantes.
Le début sur la voie verte n’était pas des plus agréables, nous pataugions littéralement sur ce qu’on appelle de la neige-eau.
Christian, jamais avare en idées saugrenues, proposa alors de quitter la voie verte pour remonter vers les 4 bras en empruntant l’avenue Baron d’Huart…
On aurait dû se méfier…
La spécialité de Christian, ce sont les courses d’orientation et les conditions difficiles, ils adorent ça, les ‘orienteurs’.
Donc, nous voilà partis en alternant course sur les trottoirs parfois dégagés, parfois verglacés et sur le terre-plein de l’avenue où la neige n’était pas dégagée.
Aux Quatre bras, nous empruntâmes la nouvelle passerelle pour rentrer par l’avenue de Tervuren, mais Christian nous fit croire qu’un passage par la forêt (un détour de 500m quoi) nous permettrait d’éviter le début de la piste cyclable aussi humide que la voie verte.
À la lueur de nos frontales, nous nous enfonçâmes donc dans cette forêt si jolie en été, mais diablement lugubre en hiver.
La remontée se révéla épique, dans un petit sentier où ce qui semblait être une couche épaisse de neige, n’était en réalité que de l’eau blanche (pas celle de Chimay) apposée sur une couche de boue.
Pieds trempés et glacés résultèrent de ce passage forestier.
Seule Véronique garda le sourire, car elle testait sa nouvelle paire de jogging rose gore tex nouvelle génération.
Le retour fut encore émaillé par une chute de Gilles (heureusement sans conséquence) sur le revêtement complètement verglacé d’une piste cyclable.
Et dire que nous avions emmené 2 nouvelles recrues avec nous : Justyna et Olivier.
On pensait les avoir dégoûtés à tout jamais de nous accompagner dans nos escapades nocturnes…
Et pourtant, ils avouèrent avoir trouvé ça bien… fun.
Les relais givrés
En janvier, ce sont traditionnellement les relais givrés qui lancent la saison des joggings en région bruxelloise.
Et c’est une course assez particulière puisque c’est la seule fois que nous courons en équipe. Cette année, ce sont finalement 3 équipes Kuristo qui se sont présentées au départ.
Et c’est notre président qui se chargea d’arriver bien tôt pour récupérer les dossards, les témoins et nous réserver un coin de table dans la salle bondée de coureurs givrés.
Équipe 1.

Départ tonitruant de notre géologue Aude qui montre à toutes et tous toute l’étendue de ses progrès.
Vassilis, qui, dit-il, n’a jamais couru dans des conditions aussi froides de toute sa vie, prend le relais, résiste à la congélation et parvient à transmettre le témoin à Gilles qui lui réussit à ne pas tomber sur le verglas (😉 ben oui, il n’y avait pas de verglas) pour porter le bâton jusqu’au rédacteur de ces lignes.
Le dernier relayeur, Valentin, encore tourmenté par des bronches irritées, avait la lourde tâche d’enchaîner ses 8 km avec les 4 km groupés, ce qui fut fait sans souci.
Et c’est ainsi que l’équipe 1 finit le travail en beauté pour franchir la ligne d’arrivée sous les flashes de Momo, le nouveau photographe attitré du Kuristo.
Équipe 2.

Petit stress avant le départ, car Sarah perdit un temps précieux à trouver une place de parking. Et ce fut sans réel échauffement qu’elle s'élança.
Apparemment, cela ne l’a pas beaucoup gênée puisqu’elle fit une belle remontée tout au long de son parcours.
Maxime, le petit-fils de René, prit à son compte le second relais et s’en tira comme un chef avec un parcours impressionnant compte tenu de son jeune âge. Merci Maxime pour ce coup de main fort apprécié.
Nathias, sans doute survolté par son jeune coéquipier, partit peut-être un peu vite, mais s’en tira avec les honneurs avant de laisser Christian prendre soin du fameux témoin.
Ce dernier jeta toutes ses forces dans le 1ᵉʳ tour afin de passer devant les tribunes en tant que 1ᵉʳ Kuristo, mais son adversaire, sans aucune pitié, le priva de ce moment de gloire en le dépassant à quelques encâblures du stade.
Quentin essaya tant bien que mal de se rapprocher de Valentin, mais se rendit compte que l’écart ne se réduisait pas. Le dernier tour groupé se fit donc sans pression particulière.
Équipe 3.

C’est la revenante Corinne qui se chargea de lancer la 3ᵉ équipe.
Elle transmit le bâton à Julie, qui, sans coup férir, amena le fameux bâton à bon port, c’est-à-dire au toujours fringant Léon qui a pris un abonnement pour les 10 prochaines éditions des relais givrés.
Jean-Pol, à l’éternelle bonne humeur, ne se fit pas prier pour transmettre le relais à Bernard. Mais ce dernier, figé par le froid, dût faire face à une solide crise d’asthme.
La 3ᵉ équipe allait-elle mordre la poussière (oui bon, plutôt la boue) ? Que nenni ! Il mordit sur sa chique pour finalement enchaîner ses 2 tours individuels ainsi que le 3ᵉ en groupe.
Que dire de plus ? Un grand merci à tous les participant(e)s, à notre président René pour les inscriptions et l’organisation sur place… et à Valentin pour avoir prévu un ravitaillement approprié à nos besoins de sportifs.